Signez la déclaration
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CONSIDÉRANT l’élan mondial de reconnaissance de droits à des entités naturelles;
CONSIDÉRANT que la posture anthropocentriste a amené l’être humain à rompre la connexion et l’interdépendance qu’il avait avec la nature, causant la dégradation des écosystèmes, la disparition des espèces et l’atteinte à la biodiversité;
CONSIDÉRANT que l’être humain est à l’origine des changements climatiques et de la pollution des milieux de vie comme celui de l’eau, de l’air et de la terre;
CONSIDÉRANT que l’être humain doit développer des modes de vie en harmonie avec la nature;
CONSIDÉRANT que le Québec doit respecter ses obligations internationales en matière de protection de l'environnement, de la biodiversité et de la lutte aux changements climatiques.
CONSIDÉRANT qu’il y a lieu de reconnaître des droits aux autres formes de vie, comme les animaux et les écosystèmes ;
CONSIDÉRANT que les cours d’eau, en tant que sources et milieu de vie, doivent être préservés;
CONSIDÉRANT que le Fleuve Saint-Laurent est inscrit comme lieu historique québécois dans le Registre du patrimoine culturel depuis sa désignation le 20 juin 2017;
CONSIDÉRANT que le temps est venu de conférer au Fleuve Saint-Laurent et à son bassin versant un véritable statut juridique;
CONSIDÉRANT que les peuples autochtones entretiennent une relation immémoriale avec le fleuve et que leurs droits ancestraux inhérents, y compris le titre ancestral et le droit à l’autodétermination, sont protégés notamment par le paragraphe 35(1) de la Loi constitutionnelle de 1982 et par la Loi sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.
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1. Le Fleuve Saint-Laurent et son bassin versant est considéré comme une entité vivante sujet de droit.
2. Le Fleuve Saint-Laurent et son bassin versant détiennent des droits fondamentaux énoncés dans la présente Déclaration comme suit:
• Le droit d'exister et de couler;
• Le droit au respect de ses cycles vitaux;
• Le droit de maintenir sa biodiversité naturelle;
• Le droit de maintenir son intégrité;
• Le droit à des rives préservées,
• Le droit de remplir des fonctions essentielles au sein de son écosystème;
• Le droit de nourrir et d'être nourri par des aquifères et affluents;
• Le droit d'être à l'abri de toute contamination;
• Le droit à la régénération et à la restauration;
• Le droit d’ester en justice.
Ces droits sont inhérents et découlent de l’existence du Fleuve et de ses tributaires sur Terre.
3. Le Fleuve Saint-Laurent et ses tributaires forment un sujet indivisible et vivant englobant les espèces aquatiques animales et végétales, ainsi que les éléments naturels qui le constituent.
4. Des Gardiens et des Gardiennes provenant de communautés riveraines, des Premières Nations et d’autres intervenants agiront au nom et dans le meilleur intérêt de la protection et la mise en valeur des droits du Fleuve Saint-Laurent et de son bassin versant.
5. Le gouvernement s’engage à développer des politiques publiques de prévention et de protection qui assurent le respect des droits du Fleuve ainsi que les droits humains fondamentaux à l’eau, à l’assainissement, à la santé et à un environnement sain avant de servir d’autres intérêts, sur recommandation des Gardiens et Gardiennes du Fleuve.
6. Le gouvernement s’engage à mettre en place un modèle de gouvernance participative considérant le Fleuve et ses tributaires de manière holistique.
7. Le gouvernement s’engage à mettre en place des mécanismes financiers afin de garantir le respect des droits fondamentaux du Fleuve et de ses tributaires.
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Le fleuve Saint-Laurent est l'un de nos joyaux les plus précieux. Il étonne par sa majestuosité et par la faune et la flore qu'il abrite tout au long de son parcours de près de 1200 kilomètres.
Malheureusement, les appels incessants au développement industriel le long de ses berges sont toutefois légion: que ce soit le projet de terminal de conteneurs Laurentia à Québec, l'expansion du port de Montréal à Contrecoeur ou l'exploration pétrolière du gisement Old Harry, la pression sur les écosystèmes fragiles du fleuve et de ses tributaires ne fait que s'accentuer.
De nombreuses espèces en péril comme le béluga, le chevalier cuivré, la rainette faux-grillon de l'ouest ou le bar rayé verront bientôt leurs habitats naturels disparaître ou être sérieusement affectés par ces projets industriels.
Le fleuve Saint-Laurent a besoin de ce bouclier juridique pour se défendre.
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Le fleuve Saint-Laurent fait partie intégrante de l’histoire de notre territoire.
Les Premières Nations naviguent sur le fleuve Saint-Laurent depuis des millénaires à la fois pour s'alimenter à partir de ses ressources et en utilisant ses eaux pour se déplacer afin de se rencontrer et de commercer.
Au travers des siècles suivants, le fleuve Saint-Laurent a joué un rôle crucial en devenant l’artère principale du commerce du bois et du transport des marchandises. De nos jours, le fleuve Saint-Laurent continue d’être central dans la vie des Québécoises et des Québécois.
Il nous faut un changement de paradigme juridique. Si nous souhaitons réellement protéger ce joyau et ses habitants, nous devons accorder des droits inhérents au fleuve.
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Un Comité sur la protection du Fleuve sera formé afin d’agir au nom du fleuve Saint-Laurent.
Le Comité est composé de onze membres nommés par le gouverneur en conseil dont deux représentants recommandés par le gouvernement provincial du Québec, deux représentants recommandés par le gouvernement provincial de l’Ontario, deux personnes recommandées par un corps dirigeant autochtone concerné de la province du Québec, deux personnes recommandées par un corps dirigeant autochtone de la province de l’Ontario ainsi que trois représentants recommandés par des organisations non gouvernementales concernées des provinces du Québec ou de l’Ontario.
Le Comité peut intenter une action en réparation au nom du fleuve Saint-Laurent s’il est d’avis qu’une action ou omission en contravention de toute loi fédérale ou provinciale a causé une atteinte importante au fleuve.
« Après quatre ans à parler de droits de la Nature dans les coulisses du Parlement, les membres de l'Observatoire sont immensément fiers de voir un député clamer haut et fort leur importance. Un projet de loi prometteur au grand jour ! »
— Observatoire international des droits de la nature